Madère, l'île aux fleurs.

Publié le par Michel Le Fouineur

L'archipel de Madère, en plein Atlantique, est un paradis pour les amoureux de la flore. La végétation, baignée d'une belle lumière, y est exubérante... et se laisse admirer avec bonheur, toute l'année.
Constitué de deux îles habitées - Madère et Porto Santo -, des îles Desertes et des îles Sauvages, l'archipel de Madère est situé à environ cinq cents kilomètres au large des côtes du Maroc, au nord des Canaries. Il est rattaché au Portugal, dont il est une province autonome, et compte, sur huit cents kilomètres carré, un peu moins de deux cents quatre-vingt mille habitants, dont près de la moitié vit à Funchal, la capitale.
Madère est une île "grandeur nature" que l'on surnomme "l'île aux fleurs", un patronyme qu'elle partage avec la Martinique. Les deux îles sont pourtant assez différentes. Ce qui vaut à l'archipel son image - justifiée - de jardin luxuriant suspendu au dessus de l'Atlantique, c'est d'abord son climat doux qui ne connaît pas d'extrêmes, oscillant entre 25°C en été et 17°C en hiver. Et aussi, son sol volcanique. La combinaison de ces deux facteurs vaut à Madère d'offrir aux visiteurs toutes les espèces végétales en un bouquet extraordinaire. Amoureux de l'île, Churchill l'appelait son "jardin flottant". De nombreux artistes, peintres ou poètes, y trouvèrent une source d'inspiration.
L'île de Madère est le coeur de l'archipel et son poumon économique et touristique. Funchal, sa capitale, y est située au sud. C'est là que sont regroupés la majorité des équipements touristiques. La ville en elle-même n'a pas un charme fou. Toutefois, il ne faut pas manquer d'en visiter le marché, le jardin botanique ou la serre aux orchidées. Quittant la ville, on peut partir à la découverte des levadas, une des spécialités de Madère. Il s'agit de canaux d'irrigation de vingt à quarante centimètres de large, qui permettent d'acheminer l'eau des versants nord jusqu'aux cultures en terrasses. Plus de deux mille kilomètres de ces canaux ont été construits à flanc de montagne. Ils permettent de magnifiques randonnées au coeur de la montagne, offrant même quelques passages vertigineux. Ces levadas ont permis à l'île de devenir un immense jardin en terrasses.
Aujourd'hui, les levadas sont devenus le lieu de rendez-vous de marcheurs venus du monde entier pour admirer les beautés naturelles de l'île, entre bruit de cascades, bruissement d'arbres et parfums de fleurs. La pointe ouest de l'île vaut particulièrement le détour, avec ses piscines naturelles et ses cultures en terrasses protégées du vent, autour du village de Porto Moniz, dominant une mer d'où émergent des sculptures noires de lave ; le site est accessible par une route spectaculaire bordée d'à-pics. A l'extrêmité de Madère, à la ponta de Sao Lourenço, une étendue sauvage et désertique donne à voir un paysage très différent de celui du reste de l'île.
Enfin, les amateurs de sites spectaculaires ne manqueront pas le sommet de Madère qui culmine à mille sept cents mètres et offre par temps dégagé une impressionnante vue à 360°. La montée dure de une à trois heures en fonction du point de départ. Pour les amateurs de sensations fortes, recommandons le Cabo Girao, la deuxième plus haute falaise du monde !
A cinquante kilomètres de Madère, accessible en deux heures de ferry, l'île de Porto Santo est une vaste plaine rocailleuse et quasi dédertique. Cette île, avec ses grandes étendues de sable blanc, est la "plage" des habitants de l'île de Madère où le sable est noir. L'eau de mer autour de Porto Santo est réputée pour ses vertus médicinales. Mais si la vie y est encore calme et tranquille, l'île est de plus en plus prisée par les touristes. Quant aux îles Désertes, des réserves naturelles y sont créées pour la préservation d'oiseaux, de phoques et de poissons, dont certaines espèces sont uniques au monde. Mais on ne visite pas !
Agréable en toutes saisons, Madère demeure un jardin aux milles couleurs, aux mille odeurs. Mais l'ôle offre aussi aux amateurs de randonnées d'extraordinaires balades, pas toujours faciles, mais dont l'effort qu'elles imposent est toujours récompensé. Et pour se remettre, on peut toujours compter sur un petit verre de Madère, ce vin local, dont l'île célèbre chaque année, du 10 au 1é septembre, la fin des vendanges...
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V.G. ; Notre temps/jeux n° 258, mai 2007.
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Publié dans général

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