Football - Guy Roux peut entraîner le RC Lens.
Guy Roux et ses 68 ans peuvent donc entraîner le RC Lens (Ligue 1), comme l'a recommandé mercredi la conciliation du CNOSF, favorable au technicien bourguignon bien qu'il ait dépassé la limite d'âge fixée par la charte du football professionnel de 1974.
L'épilogue de l'affaire Guy Roux est pour jeudi matin où le bureau de la Ligue de football professionnel (LFP) doit entériner la proposition de conciliation du Comité national olympique et sportif français.
Le président du club Sang et Or, Gervais Martel, joint par l'AFP, n'a pas souhaité réagir avant la réunion prévue à la LFP.
Cette décision met fin à 15 jours de ramdam autour du célèbre entraîneur au bonnet, devenu malgré lui symbole du travail des seniors. Les plus hautes autorités de l'Etat, jusqu'au président de la République, s'étaient émues du cas de l'ancien entraîneur d'Auxerre. "C'est plus la règle qui est vieille que Guy Roux", avait estimé Nicolas Sarkozy.
Il avait également obtenu le soutien de la ministre des Sports et de la Santé, Roselyne Bachelot, qui s'était dite prête à "jouer un rôle de Mme Bons-Offices".
"Le CNOSF me rendra justice", avait prophétisé Guy Roux. Mais l'issue de cet imbroglio plus médiatique que légal était prévisible. L'ensemble des composantes du football français (entraîneurs, joueurs, présidents, institutions) s'accordaient sur ce point: Guy Roux doit pouvoir entraîner Lens. C'était également l'avis de Philippe Piat, le président du syndicat des joueurs (UNFP), qui ne ménage pourtant jamais l'ex-patron de l'Unecatef (syndicat des entraîneurs), qu'il a accusé d'avoir "contrarié le droit du travail" toute sa carrière avant de s'en réclamer.
La question soulevée est plus celle de l'obsolescence d'une charte bâtie en 1974 après une grève des joueurs, sans avoir jamais été retouchée depuis, et qui, préviennent de nombreux connaisseurs du dossier, date sur bien d'autres points.
Là encore, le monde du ballon rond est d'accord dans son ensemble pour revoir la charte de 1974, mais uniquement en commission paritaire, au terme de discussions entre partenaires sociaux (clubs/footballeurs).
C'est la singularité du cas Guy Roux, aidée par l'aisance face aux micros de ce dernier, consultant télé et radio depuis plus d'une décennie, qui hérissait certains, par ailleurs d'accord pour qu'un homme champion de France et quatre fois vainqueur de la Coupe de France puisse continuer à exercer ses talents.
D'autant plus que lui-même, a rappelé plusieurs fois l'Unecatef, était un légaliste pointilleux quand il présidait leur syndicat.