Un horloger planétaire.

Publié le par Michel Le Fouineur

Après 40 ans passés à réparer des horloges comtoises, Christian Bernardet s'est lancé à la conquête de l'Espace. Un véritable travail d'artiste.
¤¤¤¤¤¤
A 67 ans, dans sa maison de Touillon-et-Loutelet tournée face au superbe panorama du Mont d'Or (Doubs), Christian Bernardet aurait tranquillement pu se laisser aller à la douceur de la retraite. Pensez... dix ans dans la fabrication de bijoux fantaisie, quarante dans la restauration et la commercialisation d'horloges comtoises avec l'aide de son épouse Dany. Plus de 2.500 rénovations à son compteur. Pour cet autodidacte, instituteur de formation, voilà qui aurait pu lui donner envie de prendre un peu l'air. De l'oxygène, Christian Bernardet s'en est effectivement donné. Mais pas comme ses fidèles clients pouvaient le redouter. Il y a trois ans, ce passionné du temps s'est ni plus ni moins lancé à la conquête de l'Espace ! Tellurium, globe et maintenant planétaire... Au coeur de son atelier, il consacre désormais toute son énergie à la réalisation de prototypes d'un nouveau genre.
- Pour moi qui fut sculpteur, c'est un peu un retour aux sources, confie-t-il avec une pointe d'émotion.
Et pour cause. Non seulement ses nouvelles créations doivent répondre à des exigences astronomiques et mécaniques particulièrement rigoureuses, mais le sens de l'esthétique fait aussi partie intégrante de la démarche. A bien des égards, on peut véritablement parler d'oeuvres d'art.
Conçu à partir du mécanisme d'un clocher d'église de 1870, son premier tellurium a immédiatement suscité l'intérêt des collectionneurs et des esthètes. Un bras de 60 cm portant une terre de 16 cm de diamètre avec la lune en orbite. Une hauteur de 180 cm pour les contrepoids. Son modèle, réalisé à deux exemplaires, se distingue par la finesse de son dessin et le choix des matériaux (acier, laiton, étain...). Mais, il donne également une excellente vision de la terre depuis le soleil. Les amateurs apprécieront.
Pour le grand public, c'est toutefois le globe de 35 cm de diamètre en cours de montage qui présente le plus grand intérêt pédagogique. Grâce à un système d'éclairage, il permet en effet de comprendre instantanément les subtilités des lunes montantes-descendantes d'un côté, croissantes-décroissantes de l'autre.
Mais, pour Christian Bernardet, le meilleur - et le plus compliqué - reste encore à venir. La création, grâce au jeu de 70 rouages, d'un planétaire avec les neuf astres du système solaire en mouvement. Si, pour l'horloger qu'il est, la principale difficulté provient de la coordination des différentes vitesses de rotation (365 jours pour la terre, 4 à 5 ans pour mars, 80 jours pour Mercure ou encore 250 ans pour Pluton), le respect des échelles de grandeur fait aussi partie intégrante du défi technique. Avec 2 mm de diamètre pour Pluton, 7,5 mm pour la terre, 10 cm pour Jupiter et 80 cm pour le soleil, son bras aurait dû faire 4 km. Du coup, Christian Bernardet a "raccourci" l'univers. Mais la magie n'en est pas moins forte. Plus que jamais, la fascination de l'espace-temps reste intacte.
¤¤¤¤¤¤

Publié dans personnage

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article