Regarder un bison dans les yeux !

Publié le par Michel Le Fouineur

Dans le splendide massif de la Margeride en Lozère, un troupeau de bisons d'Europe a été sauvé de l'extinction. La bête préhistorique a trouvé son havre de paix.
Manon et Gracieuse, deux solides juments de race comtoise à la croupe alezan cuivrée, tirent allègrement la calèche. Loïc, guide et conducteur, a donné aux occupants les consignes à respecter en présence des bisons. Rester assis, ne pas crier ou gesticuler, en fait ne pas rappeler aux animaux que des hommes se sont invités sur leur territoire. Incollable sur le bison, Loïc explique, commente, répond aux questions. On a du coup l'impression de tout savoir sur ce gros bovidé sauvage.
Au détour du chemin, un bison sort de la forêt et traverse l'allée d'un pas faussement nonchalant. La présence des chevaux le rassure. Il a en effet longtemps cohabité avec eux à l'état naturel comme le démontrent les peintures rupestres. Mais sous ses airs de ne pas y toucher, il reste un animal sauvage qu'il ne faut pas provoquer. Les soigneurs vous en diront long sur le sujet. D'autres bisons apparaissent. Un gros mâle puis quelques femelles et des jeunes. Les animaux, ignorant la calèche, évoluent à quelques mètres des visiteurs. Un spectacle privilégié. Face à un homme à pied, ces mastodontes (les gros mâles peuvent atteindre 2 mètres au garrot et peser une tonne) chargeraient sans hésiter.
Comme son cousin d'Amérique, grand arpenteur de plaines, le bison d'Europe, animal de forêts, a bien failli disparaître de la planête. D'abord chassé de son territoire par une déforestation excessive au Moyen Âge, cet hôte des grandes forêts primitives du Nord de l'Europe a été ensuite victime de la Première Guerre mondiale où combats et braconnage l'ont presque exterminé. En 1921,, les derniers spécimens furent rassemblés dans des réserves, principalement dans la forêt polonaise de Bialowieza. Mais en 1953 une épidémie de fièvre aphteuse a encore raréfié les effectifs, rendant impératif un morcellement du cheptel. Et c'est ainsi que quelques individus sont arrivés en Margeride, une région au climat rude et aux vastes forêts de mélèzes et d'épicéas où ils se sont immédiatement acclimatés.
La réserve de Sainte Eulalie en Margeride couvre 250 hectares dans lesquels vivent en liberté surveillée 35 bisons dont quelques-uns d'Amérique pour faire la comparaison entre les deux espèces en fin de visite. Un parcours pédestre a aussi été aménagé mais les visites en calèches sont un réel plaisir et l'hiver, lorsque l'enneigement est suffisant, les calèches cèdent le pas aux traîneaux. Souvenirs garantis ! Mais retenez que la réserve est située à 1400 mètres d'altitude et qu'une petite laine, de préférence polaire en cet été capricieux, n'est pas superflue.
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Réserve de bisons d'Europe
48120 Sainte Eulalie en Mergeride
Ouverte toute l'année.
Renseignements au 04 66 31 40 40
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Publié dans patrimoine

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