La preuve par huit.
Toujours plus hauts, toujours plus beaux, plus rapides. Les rollers coasters des parcs d'attractions du Grand Est rivalisent d'audace. Tour d'horizon.
Certains, dit-on, pleurent de bonheur à la descente de leur premier voyage à bord. L'"Expédition GeForce", construit par la firme suisse Intamin en 2001 à Holiday Park, cumule les superlatifs. C'est LE grand-huit à essayer au moins une fois dans sa vie. Assis sur ses 3000 tonnes, le monstre est énorme. Tapi dans un océan de verdure, à Hassloch (Allemagne), il tient ses promesses. Jusqu'au bout. Si bien que pour la cinquième année consécutive - du jamais vu ! - l'attraction a décroché le titre de meilleures montagnes russes d'Europe (et 6e mondiales) décerné par des experts américains. Wolfgang Schneider, le directeur d'Holiday Park (1,1 million de visiteurs annuels) n'est pas peu fier de ce classement. Un sondage sur Internet propulse même l'Expedition GeForce en tête des meilleurs coasters du monde ! Le secret de ce manège (10 millions d'euros d'investissement), conçu par le fameux Werner Stengel, ingénieur munichois (500 montagnes russes à son actif), tient à son tracé hors normes. L'aventure commence par une montée à la verticale. A 62 m de haut, les rails s'effacent soudain. Commence alors une terrifiante plongée vers le sol, à une inclinaison incroyable de 82° ! La vitesse, elle, monte à 120 km/h. Dans cette descente, le train pivote soudain sur la droite, comme dans un tire-bouchon géant ! L'accélération atteint alors 4,5 fois la pesanteur terrestre. A peine le temps de se remettre que moins d'une seconde après, on s'envole littéralement pour une première phase d'apesanteur au sommet "d'un camelback de plus de 50 mètres de haut". A six autres reprises, sur les 1300 m du parcours, les passagers flotteront ainsi entre siège et harnais. "Aucun autre grand-huit au monde n'offre une telle combinaison dans les premiers mètres", expliquent les responsables d'Holiday Park. On ressort de là essoré, étourdi et grisé ! Ces caractéristiques exceptionnelles ont fait de ce manège un laboratoire d'essais pour les médecins allemands spécialistes de médecine aéronautique et spatiale. Qui ont réalisé une soixantaine d'électrocardiogrammes sur des volontaires embarqués dans un périple qui leur fait subir l'équivalent d'une mission en navette spaciale.
C'est ici encore qu'ont été organisés des stages destinés à vaincre la phobie des grand-huit. "A la fin, tout le monde est monté à bord du GeForce !" Sans égaler cependant la performance réalisée par l'Américain de Chicago, Richard Rodriguez. Durant l'été 2002, il est resté 104 jours sur l'Expédition GeForce à raison de dix heures par jour et vingt tours par heure. Il a ainsi parcouru près de 29.000 km !
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(source : est magazine du dimanche 29 juillet 2007)