Mgr Lustiger - Une foi ciselée par les vénements.
(par Vincent Cabanac, assomptionniste, rédacteur en chef du Pélerin ; n° 6506 du 9 août 2007)
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Avant de nous quitter, le cardinal Jean-Marie Lustiger a connu l'épreuve d'une longue maladie avec son inévitable lot de souffrances. Mais cet homme n'avait pas peur de la mort qu'il a vue s'approcher lentement. Ce prédicateur, apôtre des temps modernes, vient de s'éteindre, laissant de nombreux héritiers. Tout au long de sa vie, son courage a suscité l'admiration, même de ceux qui n'ont pas partagé ses combats. Sa force de conviction laissait rarement indifférent. Ce qui fut l'objet des engagements de ce combattant inlassable de l'Evangile ne disparaît pas avec lui. Bien au contraire, son exemple a déjà suscité une relève.
Après l'horreur du régime hitlérien antisémite, notre société s'est laissé emporter par le dynamisme d'une génération montante puis tenter par le marxisme idéalisé de l'après-guerre. Pour l'Église, l'aggiornamento du concile Vatican II a eu des effets novateurs amplifiés par l'explosion des repères après Mai 1968. De cela, l'abbé Lustiger a voulu tirer le meilleur, tout en refusant de céder au conformisme de la pensée du moment. Cette conviction, il la partageait avec un prélat polonais qui deviendra le pape Jean-Paul II. Cette intimité intellectuelle et spirituelle entre les deux hommes a grandi pendant leurs ministères respectifs, jusqu'à aboutir à l'élan de la "nouvelle évangélisation".
Le successeur de l'humble cardinal Marty était convaincu que les catholiques ne doivent pas se résigner à la baisse des vocations. Il leur demandait d'affirmer clairement leur foi, de vivre plus intensément les grands moments de célébration. Mais ce renforcement intérieur, puisant dans la Parole de Dieu, ne saurait conduire les croyants à un enfermement, à un repli. Les débats de société s'imposent à tous, y compris aux responsables religieux. C'est pourquoi Mgr Lustiger est souvent allé dans les médias, où sa capacité à parler clair lui valait un grand succès.
Marqué par l'épreuve extrême d'une mère gazée à Auschwitz, Mgr Lustiger s'est aussi engagé pour un meilleur dialogue entre les religions, en particulier entre juifs et catholiques. Plus d'anathèmes ni de condamnations mais une vraie conscience du devoir construire un monde où la force des convictions laisse place à une écoute mutuelle et respectueuse. Ce dialogue mérite donc d'être amplifié pour pacifier les relations entre croyants. C'est en cela que l'héritage du cardinal Lustiger sera le plus précieux et, sans doute, le mieux respecté.
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Vincent Cabanac, assoptionniste, rédacteur en chef ; Pélerin n° 6506 du jeudi 9 08 2008.
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Avant de nous quitter, le cardinal Jean-Marie Lustiger a connu l'épreuve d'une longue maladie avec son inévitable lot de souffrances. Mais cet homme n'avait pas peur de la mort qu'il a vue s'approcher lentement. Ce prédicateur, apôtre des temps modernes, vient de s'éteindre, laissant de nombreux héritiers. Tout au long de sa vie, son courage a suscité l'admiration, même de ceux qui n'ont pas partagé ses combats. Sa force de conviction laissait rarement indifférent. Ce qui fut l'objet des engagements de ce combattant inlassable de l'Evangile ne disparaît pas avec lui. Bien au contraire, son exemple a déjà suscité une relève.
Après l'horreur du régime hitlérien antisémite, notre société s'est laissé emporter par le dynamisme d'une génération montante puis tenter par le marxisme idéalisé de l'après-guerre. Pour l'Église, l'aggiornamento du concile Vatican II a eu des effets novateurs amplifiés par l'explosion des repères après Mai 1968. De cela, l'abbé Lustiger a voulu tirer le meilleur, tout en refusant de céder au conformisme de la pensée du moment. Cette conviction, il la partageait avec un prélat polonais qui deviendra le pape Jean-Paul II. Cette intimité intellectuelle et spirituelle entre les deux hommes a grandi pendant leurs ministères respectifs, jusqu'à aboutir à l'élan de la "nouvelle évangélisation".
Le successeur de l'humble cardinal Marty était convaincu que les catholiques ne doivent pas se résigner à la baisse des vocations. Il leur demandait d'affirmer clairement leur foi, de vivre plus intensément les grands moments de célébration. Mais ce renforcement intérieur, puisant dans la Parole de Dieu, ne saurait conduire les croyants à un enfermement, à un repli. Les débats de société s'imposent à tous, y compris aux responsables religieux. C'est pourquoi Mgr Lustiger est souvent allé dans les médias, où sa capacité à parler clair lui valait un grand succès.
Marqué par l'épreuve extrême d'une mère gazée à Auschwitz, Mgr Lustiger s'est aussi engagé pour un meilleur dialogue entre les religions, en particulier entre juifs et catholiques. Plus d'anathèmes ni de condamnations mais une vraie conscience du devoir construire un monde où la force des convictions laisse place à une écoute mutuelle et respectueuse. Ce dialogue mérite donc d'être amplifié pour pacifier les relations entre croyants. C'est en cela que l'héritage du cardinal Lustiger sera le plus précieux et, sans doute, le mieux respecté.
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Vincent Cabanac, assoptionniste, rédacteur en chef ; Pélerin n° 6506 du jeudi 9 08 2008.