Kintzheim (Bas-Rhin) - Sous le vol des aigles.

Publié le par Michel Le Fouineur

A Kintzheim, dans le Bas-Rhin, les rapaces survolent le public. "Parce qu'il n'y a pas de pédagogie sans émotion."
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Une façon originale d'aller au-devant des animaux. A la volerie des aigles de Kintzheim près de Sélestat (Bas-Rhin), les rapaces ne se contentent pas d'attendre les visiteurs dans leur volière, ils les frôlent de leurs ailes. Trois fois par après-midi, les oiseaux déploient leurs plumes au-dessus des spectateurs sagement assis qui peuvent sentir le souffle du vent soulever leurs cheveux. Une façon de démythifier l'ancestrale crainte des rapaces et de raconter la vie des impressionnants volatiles.
Au pied du Haut-Koenigsbourg, le plus visité des sites touristiques alsaciens, la volerie (45 oiseaux de proie, une trentaine d'espèces) glisse doucement vers son quarantième anniversaire dans un cadre magnifique : celui du château de Kintzheim, vestige (reconstruit) d'un Moyen-Âge qui rappelle le temps de la fauconnerie.
- L'endroit a été créé en 1968, raconte Christophe Renaud, son directeur. A l'époque, il s'agissait de promouvoir l'image du rapace. Nous avons été la première volerie de France, et, en termes d'entrée, nous le restons avec 150.000 visiteurs par an.
Depuis 1980, un centre d'élevage a permis la reproduction d'une trentaine d'individus. Alors, régulièrement, dresseurs et volatiles répètent un spectacle aux allures de démonstration.
- Parce que, sans émotion, il ne peut pas y avoir de pédagogie.
Le petit faucon pèlerin peut attaquer en piqué à une vitesse record : 200 km/h. Flash du radar automatique garanti. Les vautours, nettoyeurs de la nature, sont totalement inoffensifs alors que l'aigle percnoptère, incapable de fendre un oeuf d'autruche avec son bec tordu, réussit à le briser en quelques secondes avec un simple caillou. Deux nouveautés cette année. Une buse de Harris, volatile plutôt affable qui chasse en groupe, pousse l'amabilité jusqu'à se poser sur le gant porté par la main gauche des spectateurs. Un serpentaire, rapace aux longues pattes de hérons, mime le combat qui l'oppose aux reptiles.
- Progressivement, les gens ont pris conscience de l'utilité des rapaces, explique Christophe Renaud. Que ce soit les prédateurs qui sont au sommet de la chaîne alimentaire ou les vautours qui nettoient la nature de foyers de maladie et d'infection.
Chacun est à sa place.
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Philippe Marcacci ; est magazine du dimanche 12 août 2007.

Publié dans patrimoine

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