Retraités... et concubins ?

Publié le par Michel Le Fouineur

Mireille se trouve depuis quelques semaines dans une détresse insondable. Cette veuve de 78 ans, obligée il y a quatre ans de s'installer dans une maison de retraite faute de pouvoir être prise en charge par ses enfants, avait cru retrouver le bonheur en se liant d'affection avec un autre pensionnaire : Charles, 82 ans. Au début, il s'agissait d'une simple amitié. Et puis, les liens sont devenus plus forts. Le besoin a grandi d'avoir l'autre près de soi. Mireille et Charles sont devenus progressivement un couple, dans toute l'acception de ce terme. Par pudeur, ils n'ont rien dit à leurs enfants, lesquels ont bien remarqué, cependant, la complicité qui s'était instaurée entre les deux êtres. Croyant que cette situation était de nature à réjouir toute personne soucieuse du bonheur des gens, Mireille en a parlé à un prêtre à l'occasion d'une confession. Et là, le ciel lui est tombé sur la tête !
- Vous êtes en état de péché mortel, lui a dit sans ménagement l'ecclésiastique. Votre cohabitation sénile est tout aussi répréhensible que la cohabitation juvénile devenue si fréquente. Vous devez cesser cette relation ou bien vous marier. En attendant, vous ne pouvez plus prétendre recevoir le Corps du Seigneur.
Mireille n'aurait jamais imaginer cela. Elle me demande conseil.
- Que faire ? Renoncer à cet amour qui est venu nous arracher à la solitude ? Mais nous allons en mourir de chagrin ! Nous marier , comme le prêtre me l'a enjoint ? Mais nous avons bien des raisons de penser que nos enfants respectifs ne l'accepteraient pas. De surcroît, cela poserait de gros problèmes financiers et compliquerait les questions d'héritage. Croyez-vous vraiment que le Christ nous désavoue parce que nous nous aimons sans être mariés civilement et religieusement ?
Bien entendu, je ne saurais me mettre à la place du Christ pour oser porter un jugement ! La situation que vivent Mireille et Charles fait partie de ces nouvelles réalités humaines, quasiment inimaginables il y a encore une trentaine d'années, qui demandent à être réfléchies par l'Église avec toute se sagesse et tout son amour. Dans des circonstances très particulières, le droit canon prévoit que peuvent être célébrés religieusement des mariages en secret, sans mariage civil préalable. Peut-être ceux-ci pourraient-ils être ouvert à des couples comme celui de Mireille et Charles ?
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(source : Pélerin n° 6513 du jeudi 27 09 2007)

Publié dans croyances

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