Y a-t-il un âge idéal pour le baptême ?

Amandine, tout juste maman, vient de provoquer une grande peine à sa propre mère en lui annonçant qu'elle ne ferait pas baptiser sa petite-fille Béatrice. Comme beaucoup de jeunes parents, elle a tenu ce raisonnement :

- Nous ne voulons pas en faire une chrétienne malgré elle. Quand elle sera en âge d'aller au catéchisme, c'est elle qui décidera si elle veut suivre un parcours d'éducation religieuse. Avec son père, nous considérons que le baptême représente une chose trop sérieuse pour qu'on l'impose. Ce sera à Béatrice de dire si elle veut ou non s'engager envers Dieu.

Bien entendu, la grand-mère a tenté de rétorquer qu'il y avait bien d'autres réalités essentielle qui étaient imposées à l'enfant (comme le milieu social dans lequel elle est née, ou encore les conceptions de l'éducation qu'ont les parents), mais cela n'a en rien fléchi la détermination de sa fille. De surcroît, celle-ci a cru trouver un argument pertinent en faveur de sa thèse :

- Où nous est-il dit, dans l'Evangile, qu'il faut baptiser les enfants ? Ce sont toujours des adultes qui sont appelés à la conversion et au baptême !

En raisonnant de la sorte, Amandine rejoint, sans forcément le savoir, tout un courant du christianisme - le mouvement appelé "anabaptiste" - qui rejette le baptême des enfants. Les communautés évangéliques, aujourd'hui en pleine expansion dans le monde, s'inscrivent dans ce refus. Pourtant, le baptême des enfants est une très vieille tradition de l'Eglise, qui remonte vraisemblablement aux premières communautés chrétiennes. Dans quelques passages du Nouveau Testament (Actes 16, 15 et 16,33 ; Première Lettre aux Colossiens 1, 16), il nous est parlé d'hommes et de femmes qui se font baptiser avec leur famille, ce qui suppose les enfants. Lors du 3e Concile de Carthage, en 256, l'évêque Cyprien, a défendu le baptême es enfants en affirmant que la grâce de Dieu est pour tous les âges et que tout le monde doit être reçu dans l'alliance de Jésus-Christ. Quant au grand saint Augustin (mort en 430), il a donné au baptême des enfants tout le poids de son autorité, considérant que seul celui-ci arrachait les êtres humains à a malédiction du pêché originel.

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(source : Pélerin n° 6515 11 octobre 2007)