Tradition - La course landaise.
Ce jeu taurin sans mise à mort est profondément ancré dans la tradition du Sud-Ouest. Toreros et vaches s'y affrontent de façon spectaculaire !
Non, la course landaise n'a rien à voir avec la tauromachie ! Enfin, disons plutôt qu'elle s'en différencie par trois caractéristiques essentielles : les taureaux sont des vaches, donc des femelles, il n'y a pas de chevaux et les animaux ne ont jamais mis à mort. Une fois énoncées ces différences, voyons les points communs : un face-à-face entre un homme et une bête, des arènes, l'appartenance à une tradition, la passion partagée, un art du geste...
Et elle remonte loin, la tradition des courses taurines dans le Sud-Ouest. Tellement loin qu'on en ignore les origines précises. Mais, attention, la course landaise est un jeu taurin bien spécifique, organisé par une fédération agréée par le ministère de la Jeunesse et des Sports, qui en réglemente la pratique. Composée de 230 clubs, elle regroupe près de 2500 adhérents, dont 201 toreros et 16 éleveurs. Plus de 450 courses sont organisées chaque année, de mars à octobre, essentiellement dans le Gers, les contreforts des Pyrénées béarnaises et les Landes. Certaines d'entre elles comptent pour une compétition par équipe - le challenge - et d'autres pour une compétition individuelle - l'escalot. Sans danger pour les animaux (les bonnes vaches courent une dizaine d'années), la course landaise est extrêmement spectaculaire. Le principe est simple (sur le papier !) : une bête, pesant entre 300 et 400 kilos, provoquée par le torero, charge, et, au dernier moment, celui-ci doit esquiver l'animal.
Pour cela, deux techniques sont possibles : l'écart et le saut. L'écart est la figure de base de la course landaise : en tournant sur place ou en creusant les reins, le torero esquive les cornes de l'animal. Le saut, quant à lui, est encore plus spectaculaire : la bête étant lancée au grand galop, le torero l'évite en sautant par-dessus au dernier moment. Plusieurs types de sauts existent, dans l'ordre croissant de difficulté : d'abord, le saut avec élan, ensuite le saut à pieds joints, sans élan, plus dangereux et reposant uniquement sur la détente des jambes du torero et, enfin, le saut périlleux. Variante, ce saut peut être vrillé : le torero tourne alors sur lui-même alors qu'il est à 1,40 m du sol, au-dessus de l'animal... Les sauteurs sont aidés dans leur tâche par les écarteurs, dont le rôle consiste, à écarter les vaches, à les faire changer de direction.
Des foules de connaisseurs et de curieux viennent applaudir l'habileté, le courage et l'élégance des toreros. ais aussi des vaches, qui sont jugées sur leur valeur et leur comportement dans l'arène. Alors, la course landaise : un jeu, un sport ? D'abord un spectacle !
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(source : Notre Temps/Jeux septembre 2007)