La rose et le liseron (fable de Marie Flaugère)
Lorsque revint l'Avril,
Une rose disait : "Pourquoi de tant d'épines
Le Ciel me chargea-t-il ?"
Elle songeait ainsi, tout près des aubépines.
Liseron se plaignait :
"Parmi les fleurs, moi seul" - mais il exagérait -
"N'eut point de senteur douce,
"Et seule fleur je rampe au niveau de la mousse !"
"Las ! Par le pied de l'homme
"Je suis meurtri sans cesse !" Un jour, - je ne sais comme,
L'inspiration lui vint :
Il enlace sa tige à la rose carmin...
S'adressant aux pensées :
"Voyez - dit celle-là -grâce au bon liseron"Mes épines cachées,
"A nouveau je vais plaire au tendre papillon...
"Moi je donne un parfum
"A ce déshérité : l'entr'aide est belle chose !"
Ainsi parla la rose
Dans le jardin rêveur de voir un jour défunt !