Décés de Jean-Claude Brialy
Jean-Claude Brialy est décédé à l'âge de 74 ans, hier soir 30 mai 2007, des suites d'une longue maladie. L'acteur laisse derrière lui une carrière longue de 50 ans, unanimement saluée.
"Avec la disparition de ce grand comédien, ce grand acteur, mais aussi cet entrepreneur, réalisateur, directeur de salle et de festival, disparait aussi un humaniste gourmand et un mémorialiste inépuisable, une sentinelle de la nuit, de la fête et de la poèsie." C'est ainsi que le président de la République, Nicolas Sarkozy, s'est exprimé, hier soir, à l'annonce du décés de Jean-Claude Brialy. La nouvelle a été communiquée peu avant minuit. L'acteur s'est éteint à 74 ans, à son domicile parisien.
Grande figure du cinéma français, il est révélé au grand public par le premier film de Claude Chabrol, Le beau Serge, en 1959. La comédie était pour lui une vocation qu'il avait découverte très jeune. Après son baccalauréat, il intégre le conservatoire de Strasbourg, en cachette de ses parents, où il obtient le premier prix, puis il entre au Centre dramatique de l'Est. Au cours de son service militaire à Baden-Baden, ce fils de colonel est affecté au service cinéma des armées. Il est ensuite encouragé par plusieurs comédiens, dont Jean Marais, à poursuivre sa passion.
Jean Renoir lui donne son premier rôle dans un long-métrage, Elena et les hommes, en 1956. Pour ce jeune fraîchement débarqué à Paris, les succès s'enchaînent. Jean-Claude Brialy sera l'une des idoles de la Nouvelle Vague : Jean-Luc Godard (Une femme est une femme, 1961), François Truffaut (La mariée était en noir, 1968) ou Eric Rohmer (Le genou de Claire, 1970) tournent avec lui.
En conquante ans de carrière et plus de cent films, ce boulimique de travail a eu le temps de toucher à tous les genres. Tout à tout camarade (Christine, 1958) ou séducteur (La chasse à l'homme, 1964), il s'empare de rôles plus graves (Mortelle randonnée, 1983) et tendres (L'effrontée, 1985, La reine Margot, 1994), privilégiant l'extravagance à la retenue.
"C'est très difficile pour un acteur d'être réellement populaire. Lui l'était. Il est entré chez tout le monde tendrement, affectueusement, brillament", précise Pierre Arditi, un de ses proches. "C'était un jeune premier brillant, caustique et caméléon", poursuit-il. Le dandy parisien est un homme atypique aux talents divers.
En 1971, il passe derrière la caméra avec le film Eglantine, qui évoque ses souvenirs d'enfance, à laquelle il est très attaché et qu'il mettra en images pour le petit écran dans Les malheurs de Sophie (1981) et Un bon petit diable (1983).
Passionné par les planches, il devient propriétaire en 1986 d'un théâtre de la capitale, les Bouffes-Parisiens, après avoir dirigé le Théâtre Hébertot à partir de 1977.
Passionné par les planches, il devient propriétaire en 1986 d'un théâtre de la capitale, les Bouffes-Parisiens, après avoir dirigé le Théâtre Hébertot à partir de 1977.
Jean-Claude Brialy est aussi écrivain. On lui doit deux succès : Le ruisseau des singes (Robert Laffont), sur sa jeunesse en Algérie où il est né, et J'ai oublié de vous dire (XO Editions). "Il racontait des tas d'histoires. C'était un conteur fabuleux. Il était très marrant, curieux de tout", se rappelle Fabien Onteniente, le réalisateur du film People Jet set 2 dans lequel a joué Jean-Claude Brialy. "Il travaillait à l'ancienne. Il connaît son texte par coeur. C'est l'élégance sublime des grands acteurs", ajoute-t-il.
En septembre, Jean-Claude Brialy apparaitra à l'affiche du film Dernière enquête de Romuald Beugnon, avec Jean-Pierre Cassel, décédé le 19 avril 2007.
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(source : Directsoir n° 169 jeudi 31 mai 2007)