Tchétchènie : la torture continue !

Publié le par Michel Le Fouineur

"Ils m'ont menotté, m'ont mis un sac sur la tête. En me frappant dans le dos, ils m'ont renversé à terre et, en me disant : "Raconte", ils ont commencé à me battre. A la question : "Raconter quoi ?", on m'a répondu : "Donne-nous les combattants de tous les villages voisins." J'ai répondu que je n'en connaissais pas. Ils ont apporté un appareil, ont connecté des fils aux doigts de mes deux mains, et ont branché le courant. [...] Ensuite, ils ont interrogé mon frère et l'ont également torturé. J'ai entendu comment il les suppliait et leur criat d'arrêter."
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Annoncée comme un élément de stabilistion et de normalisation en Tchétchènie, l'arrivée au pouvoir en mars 2007 de Ramzan Kadyrov - fils du président tchétchéne Akhmad Kadyrov assassiné en 2004 - nommé président par Vladimir Poutine, n'a pas mis un terme à l'arbitraire qui règne dans cette république du Caucase nord. Si les opérations militaires ont baissé d'intensité, les arrestations, les enlèvements, les disparitions et les tortures contre des civils soupçonnés de liens avec les séparatistes se poursuivent. L'intégration de Tchétchènes au sein des services de sécurité, présentée comme une garatie d'impartialité par les autorités russes, n'a pas eu les effets escomptés. Au contraire, les 15000 miliciens "kadyrotsi" font toujours règner la terreur.
Par ailleurs, si le Parlement de la République de Tchétchènie a créé, le 6 juin 2006, une Commission de contrôle des centres de détention, il reste difficile à l'heure actuelle d'avoir une estimation adéquate de la réalité de la torture en Tchétchènie. Le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Manfred Nowak, n'a pu effectuer de visite depuis 1994. Les conditions imposées par la Russie - refus du principe des visites inopinées et des entretiens privés avec les détenus - ont contraint le rapporteur spécial à reporter sa visite prévue pour octobre 2006.
De nombreux civils tchétchènes se tournent désormais vers la Cour européenne des droits de l'homme, car le système judiciaire russ ne montre aucune volonté d'enquêter sur les affaires de tortures et de disparitions et de traduire en justice les auteurs des violations des droits de l'homme. Mais ce n'est pas sans risque : des personnes ayant soumis leur affaire à la Cour européenne ont subi de graves représailles : intimidations, menaces, homicides et "disparitions".
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Action des chrétiens pour l'abolition de la torture
7, rue Georges-Lardennois
75019 Paris (France)
Site internet : cliquer ici.

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