Trouver le père.

(par Christian Delorme, prêtre à Lyon)
Conversation sur la parvis de l'église avec quelques jeunes couples, le dimanche de la Fête des pères. Lionel, 37 ans, psychologue, me fait remarquer qu'il y a, dans la Bible, nombre de situations où les relations entre pères et fils ne sont pas idéales : Noë et ses fils, Abraham et Ismaël, Isaac et Esaü, Jacob et ses garçons, David et Absalon...
- Or, me dit-il, il n'apparait pas que la relation des fils à leur mère soit autant porteuse de conflits. Cela signifie-t-il que lorsqu'il y a des pères et des fils, il y a inévitablement de la rivalité ? Peut-être est-ce pourquoi Jésus est conçu sans père biologique. Cela lui aura permis d'échapper au conflit, même s'il y a son père adoptif, Joseph de Nazareth !
La Bible nous donne à connaître, en effet, des situations humaines extrêmement variées, qui rejoignent nombre de nos propres expériences. Les conflits et les "irrégularités" dans l'exercice de la sexualité ne sont pas occultés dans toute cette histoire où Dieu se révèle. Mais, dans chacune de ces situations, des enseignements apparaissent qui veulent aider les hommes dans leur compréhension d'eux-mêmes et dans leur marche vers davantage de dignité. L'absence de père biologique dans la conception de Jésus a-t-elle épargné à l'enfant de Marie la rivalité qui peut opposer un père à son fils ? Ce qui est observable, quand on lit les Evangiles, c'est que Jésus a toujours témoigné d'une formidable liberté par rapport à tout lien "de génération" et à tout lien "biologique". Il peut d'ailleurs être intéressant de remarquer que, selon une des généalogies qui lui sont attribuées, Jésus descendrait de la tribu de Juda où le "manque de père" s'est avéré récurrent. Ainsi, Onan, fils de Juda, refuse-t-il de s'unir à la femme de son frère décédé, Er, pour lui donner une descendance. Plus tard, c'est une femme de la tribu de Juda qui se retrouve seule : Noémie, une veuve dont les deux fils sont morts sans avoir pu procréer. Il faudra que survienne une étrangère, Ruth la Mazabite, qui accepte de convoler avec Booz, un parent âgé et lointain de l'époux de Noémie, pour que le clan ne disparaisse pas. Ainsi naîtra Obed... le grand-père du roi David ! Les parents absents ou déficients seraient-il l'occasion idéale pour chercher "LE" père ? Peut-être. Jésus nous révèle ce "Père du Ciel" bien présent.
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(source : Pélerin n° 6501 du 5 juillet 2007)(par Christian Delorme, prêtre à Lyon)(par C. Delorme, prêtre à Lyon)
Conversation sur la parvis de l'église avec quelques jeunes couples, le dimanche de la Fête des pères. Lionel, 37 ans, psychologue, me fait remarquer qu'il y a, dans la Bible, nombre de situations où les relations entre pères et fils ne sont pas idéales : Noë et ses fils, Abraham et Ismaël, Isaac et Esaü, Jacob et ses garçons, David et Absalon...
- Or, me dit-il, il n'apparait pas que la relation des fils à leur mère soit autant porteuse de conflits. Cela signifie-t-il que lorsqu'il y a des pères et des fils, il y a inévitablement de la rivalité ? Peut-être est-ce pourquoi Jésus est conçu sans père biologique. Cela lui aura permis d'échapper au conflit, même s'il y a son père adoptif, Joseph de Nazareth !
La Bible nous donne à connaître, en effet, des situations humaines extrêmement variées, qui rejoignent nombre de nos propres expériences. Les conflits et les "irrégularités" dans l'exercice de la sexualité ne sont pas occultés dans toute cette histoire où Dieu se révèle. Mais, dans chacune de ces situations, des enseignements apparaissent qui veulent aider les hommes dans leur compréhension d'eux-mêmes et dans leur marche vers davantage de dignité. L'absence de père biologique dans la conception de Jésus a-t-elle épargné à l'enfant de Marie la rivalité qui peut opposer un père à son fils ? Ce qui est observable, quand on lit les Evangiles, c'est que Jésus a toujours témoigné d'une formidable liberté par rapport à tout lien "de génération" et à tout lien "biologique". Il peut d'ailleurs être intéressant de remarquer que, selon une des généalogies qui lui sont attribuées, Jésus descendrait de la tribu de Juda où le "manque de père" s'est avéré récurrent. Ainsi, Onan, fils de Juda, refuse-t-il de s'unir à la femme de son frère décédé, Er, pour lui donner une descendance. Plus tard, c'est une femme de la tribu de Juda qui se retrouve seule : Noémie, une veuve dont les deux fils sont morts sans avoir pu procréer. Il faudra que survienne une étrangère, Ruth la Mazabite, qui accepte de convoler avec Booz, un parent âgé et lointain de l'époux de Noémie, pour que le clan ne disparaisse pas. Ainsi naîtra Obed... le grand-père du roi David ! Les parents absents ou déficients seraient-il l'occasion idéale pour chercher "LE" père ? Peut-être. Jésus nous révèle ce "Père du Ciel" bien présent.
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(source : Pélerin n° 6501 du 5 juillet 2007)