Alzeïmer - Un défi national.
(par René Poujol, directeur de la rédaction, Pélerin.)
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C'est une mobilisation générale contre la maladie d'Alzeimer qu'a décrétée, le 3 septembre 2007, Nicolas Sarkozy en installant la commission d'étude présidée par le Pr Joël Ménard. Une commission qui n'a pas de temps à perdre puisqu'il lui est demandé de fournir ses premières orientations pour le 21 septembre (2007), date de la Journée mondiale de la lutte contre la maladie d'Alzeïmer. Un plan d'action est prévu, dans la foulée, pour le 1er novembre (2007), avec un objectif de mise en oeuvre au 1er janvier 2008.On le voit, les délais sont très courts, à la mesure de l'urgence. Même si le diagnostic n'est pas toujours facile à poser, on estime que la maladie toucherait actuellement 850.000 personnes en France. Et, revers de la médaille du formidable allongement de l'espérance de vie, le nombre pourrait rapidement dépasser le million et atteindre le double au plus fort du vieillissement de la génération du baby boom. Si toute maladie est par nature cruelle et lourde de conséquences pour les personnes, leur entourage et la collectivité, la maladie d'Alzeïmer fait, à juste titre, figure de véritable fléau. Par le nombre de ses victimes, nous l'avons dit ; par la lente et inexorable dégénérescence qu'elle entraîne, particulièrement traumatisante pour l(entourage ; par l'absence, à ce jour, de tout traitement capable d'assurer la guérison ; par la durée de la maladie, qui peut souvent dépasser une dizaine d'années ; et donc par son coût financier, l'épuisement physique et le traumatisme affectif qu'elle génère. Au même titre que le cancer, ou le chômage à un autre niveau, il n'est guère de famille qui soit désormais épargnée. On peut comprendre la volonté du chef de l'Etat de faire de ce combat une priorité, au côté de la lutte contre le cancer et du développement des soins palliatifs. Une action tous azimuts doit être engagée : sur la recherche, le traitement, l'accompagnement des malades et le soutien de leurs proches. Cela demandera beaucoup de détermination et des moyens financiers considérables. Il n'est pas certain que "les ressources nouvelles" fournies par la franchise médicale envisagée suffisent à faire face. Pourtant, autour des malades, se déploient au jour le jour tant d'attention, de dévouement et de tendresse, parfois aux limites de l'épuisement, que le soutien aux professionnels et aux familles est réellement devenu une urgence nationale.
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(source : Pélerin n° 6511 du jeudi 13 09 2007)