Nîmes au secours des garrigues.
Les temps changent, et la nature que décrivait Marcel Pagnol est en grand dangerde disparaître.
L'agglomération nîmoise (Gard) compte déjà 220000 habitants. En plein essor démographique, elle ne cesse de s'étendre, de dévorer le vignoble des Costières et surtout la garrigue, en passe de devenir une jungle avec la fin du pastoralisme et de l'exploitation du bois.
- Au péril de graves incendies, d'atteintes irréversibles à la nature et au paysage, la ville et la friche se rencontrent de plein fouet, résume Véronique Mure, directrice du service Environnement à la communauté d'agglomérations. Impossible de se résoudre à ce schéma destructeur !
Du coup, elle s'est lancée dans une nouvelle gestion de cet espace à haut risque. Un remarquable travail photographique a d'abord été réalisé, afin de sensibiliser le grand public au défi paysager et aboutir à un consensus entre les élus, les aménageurs et les viticulteurs. Tous ont signé ensuite des "chartes paysagères" pour mieux protéger et valoriser leurs milieux, au fil d'une trentaine d'actions à mener sur le terrain : débroussaillement et traçage de bandes cultivées sur les terres de garrigue afin de servir de coupe-feu en lisière des lotissements ; relance de la truficulture et de l'exploitation des oliviers ; plantation de haies et sauvegarde des plus beaux arbres ; mise en place de cultures piégeant les nitrates pour une meilleures qualité de l'eau ; création de chemins vignerons dans les Costières... Autour de Nîmes, le paysage devient une ressource naturelle à préserver d'urgence !
(source : Pélerin n° 6500 28 juin 2007)