Lorraine - La colline de Sion (54)

Publié le par Michel Le Fouineur

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Situé à une trentaine de kilomètres de Nancy (54), le site de Sion-Vaudémont est cher au coeur des Lorrains. Son histoire est ancienne et il représente encore pour eux, un haut lieux de spiritualité.
La "colline inspirée", butte-témoin qui domine la plaine du Saintois, a une forme de croissant. A sa pointe sud, Vaudémont a toujours été un site fortifié depuis le néolithique jusqu'au château médiéval des Comtes de Vaudémont ; l'un d'eux devient duc de Lorraine en 1473 sous le nom de René II. A la pointe nord, Sion a toujours été un haut lieu religieux depuis l'époque gallo-romaine (temple dédié à Mercure) et le premier témoignage d'une implantation précoce du christianisme (plaque funéraire du Veme siècle). Une église est construite dès le Xeme siècle et, avant de s'installer à Nancy, René II y avait organisé deux pélerinages. En 1642, les bourgeois de nancy vont en pélerinage à pied jusqu'à Sion, pour demander à la Vierge Marie le retour de leur bon duc qui avait eu des démêlés avec Louis XIV. Ce n'est qu'en 1663 qu'il retrouva son duché et, en reconnaissance, il proclama en 1669 la Vierge de Sion "souveraine de la Couronne des ducs et de tous les sujets de la Lorraine".
La Révolution entraînera de nombreuses destructions : la statue du pélerinage (une Vierge allaitante de 1325) est brisée. Il faut attendre les Oblats de Marie Immaculée qui s'installent dans le couvent des Tiercelins en 1826 pour faire de Sion "le sanctuaire de la Lorraine". La proclamation du dogme de l'Immaculée Conception donna un nouvel élan à la dévotion populaire. Une tour-clocher est édifiée pour porter une statue colossale en fonte de l'Immaculée Conception, haute de sept mètres, le 26 avril 1871... quinze jours avant la signature du Traité de Francfort qui cède à l'Empire allemand une partie de la Lorraine ainsi que l'Alsace. Sion devient alors le haut lieu du patriotisme lorrain ; le 10 septembre 1873, au cours d'une cérémonie, on installe dans l'église l'ex-voto de l'Alsace-Lorrain : une croix de Lorraine brisée avec l'inscription "ce n'est pas pour toujours".
A la fin des deux guerres mondiales, - en 1920 comme en 1946 - de grandes fêtes marqueront le retour de ces provinces à la France. Et, pour le centenaire de ce retour, une cérémonie de réconciliation réunira des soldats français et allemands.
Mais la ferveur religieuse reste vive à cette époque. Le pélerinage des hommes réunit en juin 1907, près de quinze mille pélerins, grâce à huit trains spéciaux. De nos jours, on ne voit plus guère ces pélerinages de masse mais c'est plutôt des rassemblements de groupes spécialisés (enfants du catéchisme, étudiants, Vie Montante, paroisses) qui montent sur la colline. La présence religieuse s'y fait également plus discrète avec l'installation e 1979, du Rameau de Sion : quelques soeurs Clarisses assurent aujourd'hui encore sur ce haut lieu, une présence contemplative. Car c'est toujours vers la Vierge à l'Enfant que se dirigent les pélerins de Lorraine...
(source : J.D. ; Chrétiens dans la ville n° 22 juin 2007)

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