Troyes - La Forêt d'Orient.

Publié le par Michel Le Fouineur

Après l'insipide déroulé agro-industriel de la Champagne crayeuse, les 5.000 ha de lacs enchâssés dans un écrin de 22.000 ha de forêts surgissent comme une oasis de fraîcheur pour oublier l'uniformité de la morne plaine céréalière. Directeur-adjoint d'un refuge chlorophylle de 71.000 ha créé à l'aube des années 1970, Thierry Tournebize précise pourtant d'entrée que le parc de la Forêt d'Orient est né dans la douleur, dans un contexte d'indifférence, voire de méfiance d'une majorité de décideurs locaux qui n'admettaient pas qu'on pouvait trouver une quelconque valeur naturaliste à un ensemble de bassins-réservoirs creusés à coups de bulldozers pour soulager les étiages de la Seine. Un bail de 37 ans plus tard, le parc naturel régional de la Forêt d'Orient cumule les accessits, grâce à une politique touristique bien sanglée autour de la nature, des loisirs de l'eau et de la chaleur de son terroir, notamment cette architecture à pan de bois qui donne un cachet unique aux villages de la vallée de l'Aube, de la Champagne humide et des coteaux du Barrois.
- Le territoire s'est efforcé de trouver un équilibre entre les zones très fréquentées par les amateurs de baignade et de sports nautiques et les espaces d'intérêt écologique où doit régner la tranquillité, affirme Thierry Tournebize.
Cette volonté a débouché sur la création de la réserve naturelle du lac du Temple en 2002, soit 1840 ha offerts à l'automne au vol lourd du pygargue à queue blanche mais aussi aux essaims de grues cendrées en transit migratoire et légués au printemps au vaste peuple des batraciens et des oiseaux aquatiques. Pour cette clientèle, l'adresse est réputée. Le parc s'applique d'ailleurs à la choyer comme en témoigne la pose de roseaux afin d'attirer les familles de sternes. Autre signe de la qualité des lieux : on y soupçonne la présence de la loutre et la cigogne noire, échassier rarissime et farouche, semble vouloir les élire pour nidifier ! Belle revanche pour une série de trous creusés à coups de bulldozer, mais propulsés en 1991 "Zone humide d'importance internationale" au titre de la Convention Ramsar grâce à la gestion exemplaire du tourisme et à la diversité d'un bestiaire constitué, entre autres animaux, de plus de 250 espèces d'oiseaux.
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(source : est magazine du 19 0 2007)

Publié dans patrimoine

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